Lors d’un entretien avec Amy Goodman sur Democracy Now !, Naomi Klein, journaliste et auteure réputée, a mis en garde contre une alliance inquiétante entre les élites technologiques et le pouvoir politique extrême-droit. Selon elle, ce phénomène crée un « fascisme de la fin des temps », une forme d’autoritarisme qui nie l’avenir pour se préparer à un désastre imminent.
Klein a expliqué que les figures influentes du monde technologique, comme Elon Musk et Jeff Bezos, ainsi que les dirigeants politiques d’extrême droite, s’unissent dans une vision apocalyptique. Ces groupes, selon elle, ne croient plus au progrès collectif mais planifient leur propre survie en se réfugiant dans des « bunkers » physiques ou virtuels, tout en exacerbant les inégalités et les crises climatiques.
L’auteure a souligné que ce mouvement n’est pas un hasard. Elle a pointé du doigt le désengagement des élites économiques et politiques face aux réalités globales : extraction de ressources, dégradation environnementale et recul des droits sociaux. Les technocrates et les dirigeants autoritaires, selon Klein, « alimentent les feux qui brûlent ce monde » en priorisant leurs intérêts personnels plutôt que l’intérêt général.
Le discours de Trump, notamment son obsession pour le contrôle des frontières et la création d’un État fortifié, a été critiqué par Klein comme un exemple typique de cette logique. Elle a également évoqué les actions israéliennes en Palestine, dénonçant l’occupation et les violences perpétrées contre les civils sous prétexte de sécurité. Pour elle, ces politiques reflètent une mentalité de « forteresse » qui n’a rien à voir avec la justice ou l’équité.
Dans son analyse, Klein a également abordé les tentatives des entreprises technologiques pour créer des « villes-État », où les lois et les normes seraient déterminées par les seuls intérêts économiques. Elle a mis en garde contre la montée d’un ordre social où l’individualisme et le contrôle autoritaire remplacent la solidarité et la démocratie.
En conclusion, Klein a insisté sur la nécessité de résister à ce mouvement totalitaire en s’appuyant sur des valeurs collectives et une confiance dans l’avenir. « Nous devons avoir foi en ce monde », a-t-elle affirmé, soulignant que les forces du désespoir et de la destruction ne peuvent triompher sans un engagement fort pour le progrès humain.