L’administration Trump a récemment expulsé Kilmar Abrego García, un ressortissant salvadorien vivant illégalement aux États-Unis depuis l’âge de 13 ans. Malgré son statut juridique ambigu, le gouvernement américain l’a envoyé sans procès au Salvador où il est actuellement détenu dans une prison notoirement brutale.
Cette pratique rappelle les restitutions extraordinaires des années Bush-Cheney qui ont vu des prisonniers transférés illégalement vers des pays où ils risquaient de subir la torture, en violation du droit international. Ces pratiques, initiées sous prétexte de lutte antiterroriste, ont évolué pour servir de nouvelles justifications politiques.
Le cas d’Abrego García illustre comment l’illégalité est devenue monnaie courante dans la politique américaine contemporaine. Lorsqu’un système juridique s’effondre face à un pouvoir autoritaire, les droits fondamentaux et le respect des lois internationales se trouvent en danger.
L’administration actuelle n’est pas une anomalie isolée mais l’héritière de politiques antérieures qui ont érodé la protection juridique des individus. Si on tolère que certains soient déshumanisés et privés de procès, cette situation peut s’étendre à d’autres catégories d’individus.
Il est crucial de rappeler aux citoyens américains combien ils ont perdu le bénéfice du droit face à des politiques autocratiques. La déshumanisation systématique des détenus et l’érosion continue des garanties juridiques constituent un danger potentiel pour tous.
Les juges de la Cour suprême, en rendant récemment une ordonnance exigeant le retour d’Abrego García aux États-Unis, ont souligné que cette pratique pourrait être étendue à n’importe qui, y compris des citoyens américains. Cette mise en garde met en lumière l’étendue du pouvoir autocratique acquis par les autorités fédérales ces dernières années.
Il est essentiel de reconnaître que la continuité des pratiques illégales n’est pas un accident historique mais le résultat d’une accumulation progressive de pouvoirs dérogatoires qui ont érodé les protections juridiques fondamentales.