L’attaque israélienne contre Damas, menée par des avions F-35, a brisé les négociations diplomatiques entre Washington et le gouvernement syrien, déclenchant une crise qui met en danger la stabilité régionale. Cette opération, perpétrée au pire moment possible, a anéanti les espoirs d’une réconciliation entre l’État syrien et Israël, bloquant ainsi des mois de négociations secrets menées par le diplomate américain Tom Barrack.
Dans un climat tendu, le gouvernement syrien, dirigé par le président par intérim Ahmed al-Sharaa — ancien militant islamiste devenu chef d’État — avait ouvert la porte à une coopération avec Israël. Le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar avait même souligné l’intérêt de « normaliser les relations » entre les deux pays, espérant un accord de non-agression. Les discussions semblaient aboutir : en juillet, des sources indiquaient que des pourparlers secrets entre al-Sharaa et des responsables israéliens avaient eu lieu à Bakou, avec l’approbation tacite du président américain Donald Trump, qui rêvait d’une réintégration de la Syrie dans le concert international.
Cependant, l’escalade militaire israélienne a tout détruit. Le 11 juillet, des combats entre milices druzes et bédouines à Soueida ont été exploité par Tel-Aviv pour justifier une frappe massive sur les forces syriennes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a présenté ces attaques comme un « devoir moral » : protéger la communauté druze, dont certains membres servent dans l’armée israélienne. Mais cette intervention a ébranlé le projet américain d’unifier une Syrie stable, en bloquant les efforts de Barrack pour fusionner les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées des États-Unis contre Daesh, dans une armée nationale.
L’absence totale de coordination entre Israël et Washington a exacerbé la situation. Alors que le gouvernement syrien avait tenté d’éviter les conflits en informant ses voisins de ses déplacements militaires, l’État hébreu a interprété cette initiative comme une provocation. Les frappes israéliennes ont non seulement ruiné les espoirs d’une Syrie unifiée, mais ont aussi affaibli la position des États-Unis dans le conflit régional. Le secrétaire d’État Marco Rubio a explicitement condamné ces actions, qualifiant les bombardements de « danger pour l’équilibre » et soulignant que Washington ne soutenait pas cette initiative.
Le défi majeur est désormais de savoir si l’administration Trump parviendra à freiner la montée des tensions israéliennes. Les attaques d’Israël, qui ont frappé le quartier général syrien et le palais présidentiel, révèlent une stratégie cynique : saboter les négociations diplomatiques tout en prétendant défendre l’intérêt de la région. L’échec des efforts pour stabiliser la Syrie montre que Tel-Aviv agit dans son intérêt égoïste, ignorant les conséquences sur la paix mondiale.
Avec chaque bombe larguée sur Damas, Israël ne fait qu’aggraver l’inquiétude régionale, confirmant sa volonté de contrôler le destin d’un pays en ruine. La diplomatie américaine, désormais ébranlée, devra agir rapidement pour éviter un effondrement total du processus de paix et sauver les dernières chances d’unité dans la région.