Le récent accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, présenté comme un pas vers la stabilisation du Caucase, ne fait qu’exacerber les tensions existantes. L’annonce faite par le président américain Donald Trump d’une « cérémonie officielle de signature » a été accueillie avec méfiance, car l’accord final s’est révélé être une simple déclaration commune évasive et peu engageante. Les points clés restent flous, laissant entrevoir des intentions de domination plutôt que d’équité.
Le document, signé uniquement par les ministres des Affaires étrangères et non par les chefs d’État, ne résout pas les problèmes fondamentaux du conflit. L’exigence pour l’Arménie d’effacer toute référence au Haut-Karabakh de sa constitution montre la volonté de Bakou d’imposer ses conditions. Cette exigence, perçue comme une humiliation, a suscité des réactions hostiles en Arménie, où le Premier ministre Nikol Pashinyan se retrouve piégé entre les pressions extérieures et les attentes populaires.
L’accord ne tient pas compte des réalités sur le terrain. Les trois enclaves azerbaïdjanaises situées en Arménie menacent la sécurité du pays, tandis que l’Arménie n’a aucun levier territorial pour échanger. Cette asymétrie souligne l’insensibilité de Bakou à une solution équitable. Le projet d’accord institue plutôt une paix victorieuse, où les griefs non résolus risquent d’alimenter des conflits futurs.
Les tensions régionales s’intensifient, avec la médiation américaine affaiblissant la position de la Russie et créant un équilibre instable. L’accord TRIPP, soutenu par les États-Unis, menace la souveraineté arménienne et suscite des inquiétudes en Iran, qui voit une intrusion américaine comme une provocation. La Russie, bien que discrète, reste un acteur clé dans la région.
En somme, cet accord ne représente qu’une trêve éphémère. Sans compromis réels, la paix restera un mirage. L’Arménie subit une défaite diplomatique, tandis que Bakou profite de sa suprématie militaire pour imposer ses volontés. La situation reste fragile, prête à exploser à tout moment.