Les élections allemandes révèlent la montée de l’extrême droite et le déclin du socialisme
Date : 2025-03-18
Les résultats des élections législatives anticipées en Allemagne, tenues le 23 février dernier, confirment une tendance alarmante qui s’étend à l’ensemble de l’Europe. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite raciste, a connu sa plus grande victoire depuis la Seconde Guerre mondiale avec 20,8 % des suffrages, tandis que le Parti social-démocrate (SPD) a subi sa pire défaite post-guerre avec seulement 16,4 %.
Ce virage politique en faveur de l’extrême droite s’est produit malgré les efforts d’Elon Musk pour promouvoir le parti sur X. Bien que ses messages ne semblent pas avoir eu un impact significatif sur la victoire de l’AfD, ce soutien a toutefois attiré l’attention internationale sur une situation qui inquiète de nombreux observateurs.
La coalition conservatrice menée par Friedrich Merz et formée de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) et de l’Union chrétienne-sociale de Bavière (CSU), avec 28,5 % des votes, est appelée à former un nouveau gouvernement. Cependant, la nécessité d’un accord avec le SPD pour former une majorité stable a été rendue nécessaire par la faiblesse relative du parti conservateur.
Cette situation politique complexe reflète les profondes divisions économiques et sociales qui traversent l’Allemagne depuis plusieurs années. Le modèle économique de l’Allemagne, fondé sur un excédent budgétaire rigoureux et une réticence face aux dépenses publiques pour stimuler l’économie, a conduit à une sous-investissement public important et à une croissance économique défectueuse.
Les problèmes économiques persistants se sont traduits par des difficultés sociales croissantes, y compris un taux élevé de pauvreté et d’insécurité résidentielle. Ce climat socio-économique défavorable a conduit à une polarisation politique accrue et au soutien accru pour les partis populistes et extrémistes.
Le parti Die Linke, qui promeut une économie socialiste et des droits sociaux forts, a réussi à doubler ses voix par rapport aux élections précédentes en 2021. Ce renouveau politique témoigne d’une demande croissante pour des solutions alternatives face au néolibéralisme dominant.
Le déclin du SPD est en grande partie attribuable à sa déconnexion progressive avec les préoccupations des travailleurs et son adhésion aux politiques néo-libérales qui ont éloigné les électeurs de la classe ouvrière. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus large observée dans toute l’Europe, où les partis socialistes traditionnels perdent leur base populaire.
La nouvelle coalition gouvernementale devra faire face à plusieurs défis majeurs, notamment le frein budgétaire, l’immigration et la lutte contre le changement climatique. Les perspectives d’une véritable transformation économique structurelle semblent minces dans un contexte de résistance politique et sociale significative.