Le programme d’intelligence artificielle développé par Zignal Labs, utilisé par des organismes militaires et gouvernementaux américains, suscite des inquiétudes croissantes. L’agence de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a récemment signé un contrat de 5,7 millions de dollars pour accéder à cette plateforme, qui permet d’analyser des milliards de publications en ligne quotidiennement. Ce système, déjà adopté par le Pentagone et l’armée israélienne, vise à identifier des « menaces » via l’exploitation de données en temps réel.
Les autorités américaines ont déployé ce type d’outils dans un cadre élargi de surveillance, notamment pour cibler des individus selon leurs opinions politiques. Des militants pro-palestiniens ont été arrêtés après avoir été dénoncés par des groupes en ligne, illustrant l’utilisation potentiellement abusive de ces technologies. Les syndicats et associations de défense des droits humains dénoncent cette pratique comme une atteinte à la liberté d’expression, soulignant les risques d’un suivi massif basé sur le profilage idéologique.
Zignal Labs, initialement conçu pour des campagnes politiques, a progressivement orienté ses activités vers l’industrie de la défense. Son travail avec des forces armées étrangères et les autorités américaines suggère une expansion inquiétante de ces outils. Bien que les responsables affirment qu’il permet une meilleure gestion des risques, les critiques pointent un manque de transparence et d’obligations de rendre compte.
L’augmentation des contrats liés à la surveillance numérique soulève des questions sur l’équilibre entre sécurité nationale et libertés fondamentales. Des experts alertent sur le danger d’un système automatisé qui pourrait identifier des comportements ou discours jugés « indésirables », renforçant ainsi une culture de répression à grande échelle.