Title: OpenAI, derrière ChatGPT, s’engage dans l’industrie des armes grâce à l’intelligence artificielle
Au début du mois, la société qui commercialise le célèbre assistant virtuel ChatGPT a officialisé un partenariat avec Anduril, une entreprise californienne spécialisée dans l’armement. Ce rapprochement vise à créer des technologies d’intelligence artificielle (IA) pour les armes de guerre. Testé en Californie au mois de novembre dernier, le système OpenAI-Anduril permet un partage de données entre divers intervenants sur le terrain pour prendre des décisions tactiques pendant les combats.
Basée à Costa Mesa, Anduril fabrique des drones, missiles et systèmes radar équipés d’IA. Elle produit notamment des tours de surveillance Sentry utilisées dans les bases militaires américaines du monde entier, ainsi qu’aux frontières entre les États-Unis et le Mexique ou sur la côte britannique pour repérer les bateaux de migrants.
En janvier dernier, OpenAI avait révisé son code éthique, enlevant toute interdiction relative à l’armement et aux activités potentiellement dangereuses. Quelques jours plus tard, l’entreprise annonçait une coopération avec le Pentagone pour des systèmes de cybersécurité.
Cette volte-face d’OpenAI soulève des questions éthiques considérables. Alors que la société prône un usage « sûr et bénéfique » de l’intelligence artificielle, elle se retrouve impliquée dans le développement et la production d’armes automatisées.
La Chine étant perçue par les États-Unis comme un concurrent majeur en matière technologique, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, le gouvernement américain incite les entreprises nationales à développer rapidement leurs propres technologies pour maintenir leur supériorité militaire. Cette course à l’armement impliquant l’IA ne fait que s’accélérer.
La technologie d’OpenAI entre en jeu alors que la Maison-Blanche encourage le développement rapide de l’intelligence artificielle dans les systèmes de sécurité nationale, y compris au service des opérations militaires. Cette tendance est également alimentée par une perception croissante d’une « course à l’armement » en matière d’intelligence artificielle avec la Chine.
Alors que ChatGPT continue à servir les utilisateurs dans leur vie quotidienne, il pourrait très bien contribuer au développement de technologies meurtrières. Les États-Unis et Israël ont déjà expérimenté l’IA en Palestine pour des objectifs militaires. Ces développements soulignent la nécessité d’un débat public plus large sur les implications éthiques et humaines du recours à l’intelligence artificielle dans le domaine de la guerre.
La responsabilité morale des sociétés technologiques est ici mise en lumière, alors que certaines se détournent de leurs engagements initiaux pour satisfaire aux demandes militaires. OpenAI a fait une transition spectaculaire d’une organisation à but non lucratif promouvant l’IA au profit du bien commun vers un acteur clé dans le secteur des armements.
